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lundi 12 septembre 2016

Vie et mort des civilisations / Life and death of civilizations


The future of the Western civilization appears presently as most uncertain. Already after the first World War, in 1919, Paul Valery was writing: "We, civilizations, know that we are mortal", while Oswald Spengler was publishing his book "The Decline of the West".  For Oswald Spengler, each civilization undergoes through birth, growth, aging and death. For him, a civilization is characterized by its abity to fulfill material objectives and differs from "culture", which corresponds to the initial blooming period. As a civilization becomes unable to reinvent its cultural foundations, it is bound to decay. Although the work of Spengler was criticized and discarded during a long period, his intuitions become quite relevant presently.  The concept of civilization has to be used with some care, as the idea of a "clash of civilizations" has been exploited by neoconservatists as an argument for promoting war and conflicts. The Western civilization has spread throughout the world, and the end of the Western civilization would be, to a large extent, the end of the present global civilization. Already in 1970, the Meadows report was predicting a collapse of the economy and demography, due to the lack of natural resources. The idea of a collapse due to ecological causes was later developed by Jared Diamond in his now famous book. Such a scenario was applied to the Western civilization by Eric M. Conway and Naomi Oreskes. A new thinking about a potential "collapse" is emerging presently. Ecological causes are not the only ones which can produce a collapse. Economic and political factors can also play a major role as explained by Dmtry Orlov. A major war, especially if it becomes nuclear, could also cause such a collapse. Besides all material causes, the present crisis of meaning and the incapacity of the West to reinvent its cultural and inner values is probably the most immediate and serious cause of collapse, as anticipated by Oswald Spengler. 

Une question lancinante concerne l’avenir de la civilisation occidentale actuelle. Au lendemain de la Première guerre mondiale, des voix s’étaient déjà fait entendre en Europe pour évoquer les menaces à l’horizon. Paul Valéry écrivait : « Nous autres civilisations savons à présent que nous sommes mortelles » (La crise de l'esprit, 1919), tandis qu’Oswald Spengler publiait son ouvrage célèbre, quoique controversé, « Le déclin de l’Occident » (1918-1923). Pour Oswald Splengler, chaque civilisation passe par des phases successives de naissance, croissance, vieillesse et mort. Il opposait par ailleurs culture et civilisation, réservant le terme de civilisation à une société orientée vers des objectifs matériels, à l’image de la Rome antique. Devenant incapable de réinventer ses fondements culturels, toute civilisation est condamnée au déclin. Cette vision pessimiste de l’avenir a été oubliée en Occident, au cours de la longue période de prospérité économique qui a suivi la Seconde guerre Mondiale. La démarche d’Oswald Spengler, qui était fondée sur l’analogie vitaliste entre civilisations et organismes vivants, a été souvent jugée peu scientifique. Dans le contexte actuel, ses intuitions retrouvent néanmoins une actualité troublante.
La notion même de civilisation est assez floue et elle est décriée à juste titre lorsqu’elle vise à opposer des peuples dits civilisés à d’autres qui ne le seraient pas. Toutes les sociétés disposent d’une forme de civilisation. Les peuples premiers ou autochtones, jadis qualifiés de primitifs, montrent, à travers de nombreux signes, qu’ils font partie de civilisations élaborées et complexes. Certaines d’entre elles, comme les indiens d’Amérique du Nord, peuvent même être perçues comme préfigurant l’éco-communauté de demain. Toute tentative de hiérarchisation des civilisations dans leur globalité part de préjugés, démentis par la diversité des cultures que l’on observe partout dans le monde. Les populations les moins avancées sur le plan matériel détiennent fréquemment une profonde connaissance de la nature et de l’âme humaine, qui reste inaccessible aux citadins actuels. L’anthropologue Maurice Godelier définit une civilisation comme la combinaison d’un mode de vie, d’une organisation de la société et de certaines façons de penser. Toute civilisation se réfère à un modèle de représentation. Celui-ci intègre un savoir, une culture et un ensemble de valeurs, qui forment son ethos. S’intéresser au devenir d’un certain modèle de civilisation revient donc à s’interroger sur l’avenir de son ethos. La notion de civilisation a été mise en avant par l’universitaire américain Samuel Huntington, pour interpréter l’histoire en termes de choc des civilisations Après la chute de l’URSS, il s’agissait de montrer que l’Occident restait confronté à des civilisations rivales susceptibles de le menacer. Ce partage en civilisations rivales intervenait au moment même où la globalisation étendait l’hégémonie du modèle américain sur l’ensemble de la planète. Huntington divisait le Monde en neuf civilisations suivant des critères principalement religieux, en vue de justifier le projet néoconservateur de promotion des valeurs occidentales. Alors que dans le passé, une civilisation était associée à une zone géographique, la mondialisation a bouleversé cette situation en diffusant dans tous les pays le modèle occidental dans sa version américaine, qui domine les mondes de l’économie et de la technique. Ce modèle, qui détermine les modes de vie, s’impose également dans le domaine culturel. Les restaurants (fast-foods), les chaînes de magasins (franchisés), les films (hollywoodiens) et les séries télévisées sont reproduits à l’identique partout dans le monde. Cette civilisation globale a tiré sa puissance du développement continu de la science et de la technologie, qui a pris son essor en Europe à partir de la Renaissance, s’est amplifié au moment de la Révolution industrielle, puis a trouvé sa pleine expression aux États-Unis, au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Plus récemment, la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur l’environnement a conduit toutefois à des inquiétudes sur son avenir. Il est apparu qu’une société peut s’effondrer brutalement lorsqu’elle s’avère incapable de s’adapter à son environnement.
Dès les années 70, le rapport Meadows avait prévu la possibilité d’un effondrement par épuisement des ressources naturelles. Dans un ouvrage qui a rencontré un grand succès, le biologiste américain Jared Diamond a relié l’effondrement de différentes civilisations passées, représentées notamment par les anciens Mayas au Mexique, les Vikings installés au Groenland ou encore les habitants de l’île de Pâques, au fait que ces différentes populations s’étaient montrées incapables d’adopter les mesures nécessaires pour faire face à des changements critiques de l’environnement. La société globalisée actuelle pourrait connaitre le même sort, si elle ne parvient pas à surmonter les défis environnementaux auxquels elle est confrontée et notamment le problème du réchauffement climatique. Le thème de l’effondrement a ainsi suscité tout un courant de pensée, parfois qualifié de collapsologie. Ce sont en général les causes écologiques d’un effondrement qui sont retenues et analysées. Toutefois d’autres causes pourraient également provoquer une fin catastrophique de la civilisation occidentale. Ainsi Dmtry Orlov, né en Russie mais vivant aux États-Unis, considère cinq stades d’effondrement : financier, commercial, politique, social et culturel. Selon cet auteur, un effondrement semblable à celui qu’a connu l’URSS pourrait intervenir aux États-Unis, en raison d’une politique économique inadéquate ainsi que d’un déclin des ressources pétrolières. Un conflit mondial, de grande ampleur, est une autre cause possible d’un effondrement, qui pourrait intervenir très rapidement à la suite d’une nouvelle Guerre mondiale, provoquée par une aggravation brutale des tensions géopolitiques internationales. Les causes d'effondrement sont donc sérieuses et variées. La plus grave est sans doute la crise du sens et l'incapacité de l'Occident à réinventer ses fondements culturels et spirituels..

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